Le bâtiment s’inscrit dans le nouvel éco quartier de la Jonction situé sur l’ancien site Artamis. Il vient compléter les trois immeubles de logements tous organisés en strates fonctionnelles: un imposant rez-de-chaussée ancré au sol sur lequel est posé le corps principal. Ce contexte a permis de conceptualiser physiquement le programme du bâtiment en deux parties bien distinctes: le monde des enfants et celui des adultes.
Une salle de gym et une salle de spectacle multifonction émergent du sous-sol pour constituer, avec l’entrée de la crèche, le socle du bâtiment. Une crèche et des locaux dédiés à la petite enfance prennent place dans les trois étages au-dessus. Sa façade de brique imposante sur le boulevard St-Georges inscrit l’édifice dans une échelle de boulevards. C’est un bâtiment public, et ça se voit.
On aperçoit d’abord la table, grande dalle de béton posée sur des lames en pourtour. Entre les pieds on trouve des baies vitrées permettant de voir directement l’intérieur du bâtiment, mais aussi de l’autre côté, sur une rue, sur une place de jeu. Poser une table, c’est créer un vide en dessous. Ce vide se comprend d’autant mieux que l’édifice est compact. Il laisse de l’espace autour de lui, une respiration pour la ville. Sur la table est déposée une citadelle de brique qui rappelle les châteaux de sable, terminée par des créneaux. La couleur douce des briques beiges contraste avec l’apparente brutalité du béton nu de la base.
Pour entrer, il faut choisir un des trois passages donnants chacun sur un côté de l’édifice, permettant de différencier clairement les trois programmes. L’entrée de la salle de spectacles ouvre sur un large escalier de béton qui débouche sur un hall, et enfin sur la salle. La salle de gym est à moitié enterrée. Au-dessus, deux grandes surfaces vitrées latérales laissent entrer la ville et la lumière. La plus grande partie du bâtiment est accessible depuis la troisième entrée. On pénètre dans une cage d’escalier qui donne à voir la salle de gym, en contrebas. Les trois étages qui suivent sont dédiés à ce monde de l’enfance. Et puis on arrive au dernier étage, dans la cour intérieure. Depuis celle-ci on ne voit que le bleu du ciel, on est coupé du reste, de la ville, des bruits. C’est une place de jeu protégée, invisible, au milieu de la cité. Elle est au cœur du bâtiment, comme un point d’orgue culminant vers le ciel.
