Le projet s’inscrit dans un mouvement général d’amélioration des enveloppes thermiques d’une ville amenée à se transformer rapidement. Bien qu’essentielle pour l’atteinte des objectifs de neutralité carbone d’ici 2050, cette urgence va considérablement transformer le paysage urbain et peut amener à l’inquiétude suivante : vivrons-nous dans un paysage de bâtiments uniquement emballés dans du polystyrène ayant fait disparaître toute modénature, toute aspérité, toutes les règles de l’art d’autrefois?
Quelques exceptions existeront bien sûr, pour les bâtiments historiques et ceux protégés par la loi Blondel, mais qu’adviendra-t-il des qualités modestes et discrètes de cette architecture ouvrière du milieu du 20e siècle? Faire peau neuve signifie-t-il forcément un emballage pseudo contemporain amnésique? Outre l’atteinte de standards énergétiques élevés, notre proposition de rénovation est de s’appuyer, à contrario, sur les qualités subtiles de l’architecture existante, de ne pas chercher à les effacer, mais au contraire les renforcer par des mises en œuvre adaptées. Il s’agit donc de trouver l’équilibre entre intervention de rénovation thermique pertinente et préservation de la substance bâtie.
Le projet propose une architecture de prolongement nuancé. Un nouveau couronnement vient renforcer et parachever les bâtiments existants, sans effacer ces deux grandes étapes. Des tours ponctuelles de balcons sont proposées pour des raisons d’usage, d’ensoleillement, de confort estival, urbanistiques, architecturales et économiques.