Le projet consistait à réunir deux appartements dans un petit immeuble de Crans-Montana, face à l’Etang Grenon. Les clients allaient passer plus en plus temps dans cet appartement mais surtout en hiver. A l’image de l’architecture de cette station, l’immeuble de 1969 n’est pas montagnard. Plus proche d’une architecture moderniste, dans la droite lignée du courant hygiéniste. Et pourtant, les clients manifestent dans leur demande, que ce nouvel appartement ne soit pas un appartement de plaine, mais de montagne. Le projet devait répondre à ce besoin de dépaysement, de repos et répondre à un usage principalement lié aux sports d’hiver. Le référence est vite mise en avant, à savoir l’architecture de montagne de Charlotte Perriand, notamment son petit chalet de Méribel.

De notre côté, il n’était pas question de produire une coque décorative intérieure. Le projet nait de ces tiraillements et tente de mettre en place une architecture partant de l’usage, d’une ouverture spatiale du plan, de rangements repensés, de deux grands panneaux pivotants donnant des profondeurs et privacités modulables à l’appartement, autour d’une nouvelle cheminée face à l’étang. Les boiseries en trois plis sapin étuvé donnent à l’intervention une consistance matérielle à l’opposé de l’architecture «placative», superficielle et décorative. Les salles de bains en marbre vert ramène le paysage forestier au cœur du projet.