La Fondation Nicolas Bogueret souhaite réaliser 10 logements ainsi qu’un espace d’activité à la rue de la Coulouvrenière à Genève. Le programme du concours comprend un immeuble R+3 d’environ 1'300 m2 ainsi que les locaux de l’Atelier Galiffe.
Le projet ici proposé cherche à s'insérer dans le contexte urbain en offrant un volume dans l'alignement et la continuité de l'ancienne Chocolaterie Croisier. La volumétrie respecte parfaitement le gabarit de la Direction du Patrimoine Bâti. Dans ce contexte, caractérisé par la forte présence du Rhône et un bâtiment classé comme exceptionnel, le choix de construire à la tête de l’îlot revêt une importance toute particulière. Le parti pris est celui de l'insertion urbaine et la référence à l'esthétique industrielle du quartier qui se traduisent dans la volumétrie et le caractère architectural du nouveau bâtiment.
Le jardin de l'Atelier Galiffe situé à la pointe du bâtiment joue par ailleurs un rôle charnière dans le plan masse entre l’échelle publique et privée du projet. Comme sur un navire, il occupe l'espace de proue. Son vide vient creuser une concavité à la tête du bâtiment qui le surplombe et l'englobe subtilement.
Continuité urbaine ne veut pas dire mimétisme et nostalgie. La proposition faite ici est de comprendre et d'assimiler des éléments du site dans le but de construire un projet unique et spécifique au lieu. De l'ancienne Chocolaterie Croisier est repris l'esprit : simplicité, rationalité, répétitivité. Construction et caractère architectural sont étroitement liés : ici la structure porteuse du bâtiment est la façade. Pas d'emballage, pas de doubles murs mais une construction « à l'ancienne » : porteur extérieur et doublage intérieur avec goujons inox et isolation sur les têtes de dalles pour couper les ponts de froid. Simple, sobre, efficace.
L'influence de l'ancienne usine se lit également dans le plan asymétrique du nouveau bâtiment. La cage d'escalier est extérieure. Elle est la colonne vertébrale du projet, une véritable « rue verticale » avec des paliers agissant comme des places sur lesquels s'arrêter pour échanger. La toiture est développée en terrasse offrant aux habitants de l'immeuble un espace de rencontres avec une vue imprenable sur le Rhône.