Le programme du concours prévoit la construction de deux bâtiments étroitement liés à l’activité de l’aéroport, celui de la Police Fédérale ainsi que le Centre fédéral pour requérants d’asile. Le site choisi n’est pas banal. Etant situé sur une parcelle jouxtant la piste de décollage et atterrissage, il participe à la construction du paysage urbain de Genève.
Une implantation harmonieuse des bâtiments en suivant la pente naturelle a été choisie. Le bâtiment de la Police se situe sur la partie haute du site et le Centre pour requérants d’asile sur la partie basse. La différence de hauteur de plus de 5 mètres permet de libérer un espace entre les deux volumes pour créer un parking. Les autres espaces extérieurs dévolus aux requérants sont également traités avec la prise en considération de la topographie ; ils proposent des terrasses semi-enterrées ou en promontoires.
Les deux volumes bâtis appartiennent clairement à la même famille en terme de forme et de typologie, sans être semblables. Leur structure est de type « ponctuel à plans rayonnants autour d’un espace central ». Il s’agit d’un choix déterminant car la lecture du site met en lumière ses différentes contraintes qui sont à la fois des qualités comme des défauts. Le plan rayonnant permet d’appréhender le contexte en parfaite harmonie sans devoir mettre en avant un côté plutôt qu’un autre.
Le contour des deux volumes n’est pas régulier et symétrique. Ceux-ci suivent les besoins intérieurs du programme, offrent des profondeurs différentes et, avec les porte-à-faux de certaines façades, définissent les entrées et avant-toits des bâtiments. Leur forme extérieure est donc plus libre, plus adaptable que le serait une « boîte » pure et rigide.
Même s’il s’agit de deux bâtiments avec des usages différents, le parti pris ici a été de ne proposer qu’une seule expression architecturale. Les façades sont en aluminium éloxé gris-vert foncé et sont rythmées par des raidisseurs verticaux. Celles-ci rappellent l’architecture miesienne des années 50-60 dont le programme n’est jamais exprimé explicitement en façade.
Compte tenu de l’usage mixte et du contexte, il a semblé évident de ne pas proposer une architecture qui « suive la fonction » mais bien au contraire une architecture qui sache s’adapter à un monde en perpétuel changement.