À l’intersection de la Route de Meyrin et de la Rue Hoffmann, le projet intervient sur un immeuble d’angle des années 50 dont la géométrie arquée organise déjà une relation forte au site. L’enjeu consiste à prolonger cette logique tout en opérant une transformation profonde du site.
La construction d’un attique habité permet la création de 9 logements et affirme une horizontalité continue cadrant le panorama et complétant la figure du bâtiment. Ses extrémités concaves instaurent un dialogue avec la courbure convexe de l’existant assurant une continuité formelle.
La distribution typologique de l’attique dépend d’un principe simple: les espaces de vie s’ouvrent sur l’espace urbain tandis que les chambres sur les arbres. Sa structure acier-bois s’aligne sur les porteurs, prolonge les gaines, gage de légèreté constructive. La démarche de projet s’appuie sur une lecture attentive de l’existant – trame, matérialité, plan – considéré non comme un modèle figé mais comme une ressource active.
D’intérêt patrimonial, l’immeuble de logements existant implique des interventions ciblées qui conservent la substance bâtie: le renforcement des quatre cages distributives améliore la stabilité face aux vents et séismes; le remplacement des menuiseries et l’isolation intérieure confèrent un meilleur confort thermique et génèrent une nouvelle perception des espaces intérieurs; la restauration des teintes historiques de la façade rattache le bâtiment à un ensemble urbain plus large que son propre contexte : celui de la ville.
Derrière ce long bâtiment, la déconstruction du parking libère l’emprise nécessaire à un bâtiment de 6 étages accueillant 10 logements d’angle, tous traversants. S’inspirant de l’existant tout en affirmant son autonomie, il tire sa forme de la morphologie du site et de sa relation à l’Avenue de la Forêt, destinée à devenir un cheminement planté de mobilité douce.
Un socle d’un niveau, à l’affectation encore ouverte, assure la liaison entre les deux bâtiments de logements. Sa façade tramée en céramique noire et largement vitrée, renforcée par une marquise ininterrompue, affirme les codes de l’îlot.
Les différentes interventions composent désormais un nouvel ensemble urbain cohérent et continu donnant l’étrange sentiment que ces interventions ont toujours existé.


