Le bâtiment communal est composé d'une grande salle des fêtes, de quelques salles de sociétés, d'un foyer, d’espaces servants et d'un espace couvert. Une typologie se dégage naturellement de l'analyse des exemples construits et du décryptage du cahier des charges: salle des fêtes et foyer au rez-de-chaussée s'ouvrant sur un large espace extérieur couvert, espaces servants sur les bas côtés et salles des sociétés à l'étage ou en sous-sol.
Cette typologie, qui a déjà très bien fait ses preuves dans d'autres contextes, pose dans le cas présent trois problèmes majeurs : a) La disposition sur un étage donne lieu à un bâtiment d'une échelle dépassant largement celle du tissu péri-urbain dans lequel il doit s'inscrire. Son insertion en devient très difficile ; b) La grande salle, lorsqu'elle n'est pas en fonction, devient un « trou noir » sans activité dans le centre du village. Les petites salles de sociétés, plus souvent utilisées, se retrouvent, elles, coupées de l'espace public et du village qui ne profitent pas de leur activité ; c) Le préau est un vide qui demande à être définit spatialement par le bâtiment communal. Néanmoins, son interaction avec la salle est nulle, par le fait qu'il s'agit d'un lieu clos et protégé.
Ce projet essaie de résoudre ces trois questions en disposant, au rez, les espaces où l'activité est plus régulière et, à l'étage, la grande salle communale. Cette disposition réduit l'emprise au sol du bâtiment et en minimise l'échelle en pariant sur un bâtiment plus compact et soulevé du sol. Les longues façades borgnes de la salle n'étant plus au niveau du piéton mais au 1er étage, le rez-de-chaussée, très vitré, est totalement perméable et s'ouvre sur le village.
Le parti architectural découle directement du parti programmatique qu'il cherche à renforcer et à magnifier. La salle communale, un volume simple construit totalement en bois, repose sur une « table » en béton dont quatre des huit points porteurs sont programmés. La fluidité du rez-de-chaussée est accentuée par de grands porte-à-faux, franchis en réalité grâce à des remontées de rive et quatre renforts centraux. Composé d'une « table en béton » sur laquelle repose une structure simple et modeste en bois, le bâtiment communal va rechercher ses racines dans les vieux mazots de nos montagnes qui se détachaient, eux aussi mais pour d'autres raisons, du sol. Entre tradition et avenir ...
